L’hécatombe des pensionnats
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** Ce texte sur les horreurs des pensionnats autochtones est une collaboration de M. Jérémie Rivard. Enseignant en histoire, Jérémie est également l’animateur du podcast historique Sur la terre des hommes. (Podcast dans lequel je suis co-animateur) **
Plusieurs d’entre vous se questionnent certainement sur ce qui est en train de se passer un peu partout dans notre pays. Certains se demandent : c’est quoi ça les pensionnats autochtones ?
C’est normal.
Quand j’étais élève au secondaire, on ne m’en a jamais parlé et pour cause. Nous mentionnons l’existence de ces établissements que depuis quelques années dans les établissements scolaires québécois. L’actualité des dernières semaines vous explique pourquoi un tel silence.
Un silence, une honte nationale, qui aura duré près de 150 ans. 150 ans d’hypocrisie, de malaise, de saleté indescriptible auxquels nous devons aujourd’hui répondre. Tout débute au lendemain de la confédération en 1867. Nous nous affranchissons, en partie, de la Grande-Bretagne en devenant l’un de ses dominions.
Cela signifie que le pays naissant, le Canada, peut se gérer et s’administrer lui-même. Toutefois, le pouvoir royal britannique n’est toujours pas loin en nous affublant un gouverneur général et des lieutenant-gouverneurs qui symbolisent ce pouvoir.
Encore aujourd’hui, le premier ministre du Canada doit avertir la ou le gouverneur général pour la tenue d’élections, entre autres. Cela étant dit, le Canada peut se doter de nouvelles lois pour administrer son énorme territoire. Un pays qui s’étend d’un océan à l’autre en moins de 10 ans.
L’une de ces lois, la plus abjectes d’entre toutes et qui est au cœur du litige actuel, est la Loi sur les Indiens de 1876.
C’est la genèse de l’idée des pensionnats
En résumé, cette loi sonne le glas de la liberté pour les autochtones du Canada. Jouissant d’une liberté relative avant l’AANB (Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867), les autochtones deviennent, du jour au lendemain, privés de leurs droits civiques.
Dans ce nouveau et merveilleux pays que sera le Canada, ils ne pourront pas voter, pas chasser et pêcher sur leurs territoires ancestraux et seront confinés à l’intérieur de réserves. Ils deviennent des citoyens de deuxième ordre.
Voici un passage d’un rapport du ministère de l’Intérieur, datant de 1876, qui démontre la vision que le gouvernement avait des autochtones :
« Notre législation indienne repose sur le principe que les autochtones doivent rester dans un statut de tutelle et être traités comme des pupilles ou enfants de l’État […] L’intérêt des autochtones comme celui de l’État requiert que tous les efforts soient faits pour aider l’homme rouge à sortir de sa condition de tutelle et de dépendance et il est clairement de notre savoir et de notre devoir de le préparer, par l’éducation et tout autre moyen, à un plus haut degré de civilisation en l’encourageant à assumer les privilèges et les responsabilités d’une citoyenneté entière. »
Source : https://www.mapleleafweb.com/features/the-indian-act-historical-overview.html
L’horreur des pensionnats
La pire mesure de cette loi est l’obligation pour les enfants de fréquenter un pensionnat autochtone dans le but, comme vous venez tout juste de lire, de préparer l’homme rouge à sortir de sa condition de tutelle. Autrement dit, de l’assimiler.
Nous pouvons penser, à juste titre, que les premiers pensionnats ont été construits suite à l’adoption de la Loi sur les Indiens de 1876, mais non.
Dès le début de la Nouvelle-France, des écoles furent construites pour enseigner aux autochtones. En 1650, plus exactement, de nombreuses écoles s’érigent et finissent par gagner tout le territoire avec l’avancée des missionnaires à l’intérieur du continent.
En 1832, 35 ans avant la confédération, des membres de l’Église anglicane de l’Ontario ouvrent un pensionnat à Brantford. Certainement que vous vous posez comme question : Pourquoi ces pensionnats au juste ? Pourquoi vouloir les assimiler ? Que nous ont-ils fait ? À cette dernière question, je répondrai : Rien.
Au contraire, s’ils n’avaient pas été là lors de notre arrivée entre 1604 et 1608, nous serions tous morts de froid et de scorbut. Voilà la façon que nous avons eue de les remercier.
Revenons à notre sujet…
Dès sa naissance, le Canada a des idées expansionnistes.
L’est, qui comprend la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec et l’Ontario, est conquis. L’Île-du-Prince-Édouard n’est qu’une formalité et joint la confédération en 1873. Terre-Neuve bouclera la boucle en 1949.
Le regard du gouvernement canadien se tourne vers les terres fertiles de l’Ouest. Cependant, des communautés autochtones s’y trouvent. Le gouvernement de Macdonald y voit un obstacle à l’établissement de milliers d’immigrants provenant du Royaume-Uni.
Le conflit avec les Métis du Manitoba est directement lié à cette vision expansionniste. La résistance des Métis amène le doute dans l’esprit des dirigeants. Comment empêcher une autre révolte encore plus sanglante ?
La loi sur les Indiens s’avère être la seule solution pour eux.
Avec cette loi, le gouvernement Macdonald y joint l’obligation pour les enfants autochtones de fréquenter l’un des nombreux pensionnats dont chacune des provinces sera affublée. Pour une période de 10 mois par année, les parents devront laisser leurs enfants quitter le domicile familial pour le pensionnat.
Dans la majorité des cas, les enfants seront envoyés à un pensionnat le plus éloigné possible pour décourager toute tentative de fuite. Une fois sur place, il était formellement interdit de parler leur langue maternelle et de pratiquer leurs coutumes.
Les enfants étaient donc contraints à apprendre l’anglais ou le français de force, de s’habiller à l’européenne et de prier le dieu qu’on leur disait de prier. Le dernier pensionnat canadien fermera ses portes en 1996.
Ceci est la partie de l’histoire que nous connaissions.
La plus méconnue et qui nous saute au visage dans les dernières semaines est les corps et tombes inconnus que nous retrouvons sur les sites des anciens pensionnats. Comment avons-nous été dans l’ignorance pendant tout ce temps ?
À mon avis, il n’y a qu’une seule explication : on nous l’a tout simplement caché.
Pourquoi nous l’avoir caché ?
Eh bien parce que les instances religieuses qui étaient responsables de ces enfants savaient que ce qu’ils faisaient était honteux et répréhensible.
Le 28 mai 2021, nous avons découvert des ossements correspondant à 215 enfants aux abords du pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique. Comment peut-on enterrer 215 cadavres d’enfants sans en entendre un seul mot ?
Ainsi, de nombreuses voix s’élèvent pour que l’on fouille les 139 pensionnats à travers le Canada. Au total, pendant presque 160 ans, ce sont 150 000 enfants autochtones qui ont fréquenté ces établissements. Le 24 juin 2021, 751 tombes anonymes sont découvertes sur le site du pensionnat de Marieval en Saskatchewan.
Au moment où j’écris ces lignes, des dizaines d’autres tombes sont découvertes. Notamment près des établissements de Brandon au Manitoba (104), Regina en Saskatchewan (38) et la Mission of Muskowekwan en Saskatchewan (35).
Finalement, le lourd bilan qui s’empire de jour en jour est directement proportionnel à la honte nationale que nous devons éprouver pour ce que notre peuple a fait subir à nos frères et sœurs autochtones.
–Jérémie Rivard
J’ai honte d’avoir seulement crû se qu’ils nous enseignaient .Oui j’ai connu les soeurs au primaire.Revolter pcq m’as mère qui dit en passant est blanche à perdue sa mère a l’âge de six ans.Ils étaient six enfants.Son père Boucheron ne pouvait pas s’occuper des enfants tout seul.Alors le curé a fait placé les enfants dans des pentionnats(c’est sûr que ça n’a rien n’avoir avec les pentionnats authotone) bref ,ils ont fait passé des tests a ma mère qui avait six ans et ils lui ont dit qu’elle ferait une maîtresse d’école.Il y avait aussi garde malade ou femme au foyer.Ma mère savait enseigné mais pour faire a manger,non.Tout ça au nom de qui,bull Chit.