Martin Luther King: Il avait un rêve…
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Il y a 57 ans, le 28 août 1963, à Washington, le pasteur Martin Luther King Jr. livre un discours historique. M. King est ainsi devenu l’une des figures les plus importantes de la lutte contre la ségrégation et le racisme aux États-Unis. Son célèbre discours, connu sous le nom de « I have a dream », est prononcé devant des centaines de milliers de personnes.
Leader pacifique de la lutte pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs aux États-Unis, Martin Luther King paya de sa vie son « rêve » d’égalité politique et économique. À ce titre, il reste une figure mythique de l’Amérique des années 1950 et 1960.
Prix Nobel de la paix, son rêve était si simple, et si complexe à la fois. Il voulait une Amérique où les gens de tous les horizons et toutes les couleurs puissent vivre libres et égaux. Ce discours était le point culminant de la lutte aux droits civiques des Afro-Américains.
Mais M. King était loin d’être le premier à lutter pour les droits et libertés des Afro-Américains. Pour comprendre l’importance de ce discours dans l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut reculer d’exactement 100 ans.
Les luttes pour l’égalité des droits et la lutte au racisme
Il faut savoir que pendant plus de 200 ans, ce sont près de 14 millions d’Africains qui sont enlevés de force, pour être envoyé en Amérique par bateau. Les esclaves sont principalement achetés par de riches propriétaires terriens du sud des États-Unis. On les utilisait pour la culture du coton, du tabac et autres travaux physiques.
La figure marquante de l’époque dans la lutte pour l’abolition de l’esclavage est sans contredit Frederick Douglass. Ancien esclave affranchi, il croyait fermement à l’égalité de tous, y compris les descendants d’Africains, les femmes, les autochtones, les immigrants, et évidemment tous les autres Américains d’ascendance européenne.
Afin d’offrir la liberté aux esclaves, la Proclamation de l’émancipation entre en application le 1er janvier 1863. Elle est mise en place par le président républicain Abraham Lincoln (oui oui, le parti de Donald Trump). Ce document déclare la fin de l’esclavage sur l’ensemble du territoire des États-Unis. Il intervient en pleine guerre de Sécession entre l’Union (les états du nord) et les états confédérés (le sud).
Après la guerre de Sécession, gagnée par l’Union, le gouvernement américain introduit le Treizième amendement de la Constitution des États-Unis. Cet amendement abolit officiellement l’esclavage sur l’ensemble du territoire. Les Afro-Américains, nouvellement libres, obtiennent ensuite le droit de vote en 1870.
Les lois Jim Crow
Les états du Sud, qui étaient opposés à l’abolition de l’esclavage, ont cherché un moyen pour garder un certain contrôle sur les populations afro-américaines nouvellement libres. C’est dans le contexte qu’on instaure les lois Jim Crow dans les États du Sud à partir de 1877.
Les plus importantes lois Jim Crow introduisaient la séparation dans les services publics (écoles, hôpitaux, transports, justice, etc.), les lieux de rassemblement (restaurants, cafés, théâtre, salle de spectacle, stade sportif, toilettes, etc.)
C’est l’introduction de la ségrégation, selon la doctrine « separate but equal » (séparé, mais égaux). Ils resteront en place jusqu’en 1964. Les lois sont mises en place pour nuire aux nouveaux droits constitutionnels des Afro-Américains. Des états comme l’Alabama et le Mississippi ont été parmi les états qui les ont appliqués le plus sévèrement.
Martin Luther King et les luttes pour les droits civiques
C’est donc dans ce contexte, 100 ans après l’abolition de l’esclavage, que le discours de Martin Luther King prend place.
Le 28 août 1963, King dirige une marche sur Washington, pour demander au Congrès de voter la loi sur les droits civiques. S’adressant à plus de 250 000 personnes, devant le Lincoln Memorial, et à des millions de téléspectateurs, il prononce son célèbre discours I have a dream :
« Je fais le rêve qu’un jour, jusqu’au fin fond de la Géorgie, du Mississippi et de l’Alabama, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront vivre ensemble comme des frères. »
Martin Luther King Jr.
Suite à cette contestation monstre, qui a débutée avec la militante Rosa Park en 1955, le gouvernement américain vote finalement le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965. Les lois Jim Crow disparaissent officiellement. Elles rapprochent les Afro-Américains de l’égalité et la liberté tant souhaitée depuis des décennies.
Malheureusement, le rêve de M. King prend fin brusquement. Il meurt assassiné par un ségrégationniste blanc le 4 avril 1968 à Memphis au Tennessee.
L’héritage de M. King
Malheureusement, malgré plus de 150 ans de lutte, les inégalités persistent toujours au pays de l’oncle Sam (et ailleurs dans le monde). De nombreux événements violents ont marqué l’imaginaire collectif depuis son fameux discours, il y a 57 ans.
De l’affaire Rodney King, en passant par Trayon Martin, George Floyd, Breonna Taylor, Ahmaud Arbery, Freddie Gray, Michael Brown, Eric Garner et des centaines d’autre, le sang coule encore régulièrement aux États-Unis pour les populations Afro-américaines.
Est-ce que les contestations actuelles, à l’origine du mouvement Black Lives Matter, vont finalement réussir à réaliser le rêve de M. King ?L’élection du 4 novembre prochain risque de nous donner une grosse piste sur la réponse à cette question…
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/I_have_a_dream
https://fr.wikipedia.org/wiki/Frederick_Douglass
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_S%C3%A9cession
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lois_Jim_Crow
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_Parks
https://www.tvanouvelles.ca/2020/05/29/meurtre-de-george-floyd–le-dernier-dune-longue-serie
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