Enseignantes et enseignants, gardons la tête haute.
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** Ce texte en lien avec la journée mondiale des enseignants est une collaboration de Mme. Ingrid Fortin. Elle est enseignante de sciences au secondaire.**
Chers enseignants et intervenants, ce message est pour vous :
Mes merveilleux amis, collègues et famille, vous êtes beaux, inspirants, dévoués, avec un cœur immense.
C’est dur, je le sais. Être enseignant/intervenant, c’est porter de multiples chapeaux et se sentir comme une pieuvre, en accomplissant de multiples tâches en même temps et en essayant d’avoir des yeux tout le tour de la tête.
C’est être sollicité chaque seconde pour une raison ou une autre, c’est de penser à des millions de détails sans arrêt, c’est se rappeler de mettre son masque et ses lunettes 25 fois par jour et s’assurer d’avoir tout son matériel et tout nettoyer avant de se lancer à bout de souffle d’une classe à l’autre.
C’est s’inquiéter constamment de la santé et du bien-être de nos petits cocos, parce que peu importe ce qu’on en dit parfois, on les aime de tout notre cœur et on veut les voir réussir et être heureux.
Il s’agit d’une profession exigeante et peu valorisée, ça veut pas dire qu’on n’est pas importants.
C’est ma première année d’enseignement. Mon papa lui, c’est sa dernière.
Quand je vois tout ce que ça représente, et le rôle crucial que nous jouons dans la société, je suis tellement fière d’être enseignante.
Enseignants, enseignantes, gardons la tête haute.
C’est dur, je le sais. Je rentre souvent en pleurant le soir, épuisée.
Mais savez-vous ce qui est en train de tuer notre profession? Ce n’est pas le COVID, les élèves en difficulté ou la charge de travail (même si on s’entend, ça n’aide pas!)
Non, moi je pense que c’est le chialage. L’attitude négative. Le découragement collectif et l’atmosphère générale de défaitisme, comme si on avait déjà perdu la bataille.
J’suis pas d’accord.
Moi je pense qu’on la gagne.
Moi je pense que vous êtes formidables et que vous faites une mautadine de belle job, malgré toutes les circonstances vous êtes là, fidèles au rendez-vous.
Peut-être que cette année les élèves vont apprendre un petit peu moins de maths, de sciences pis de français. Ça ne veut pas dire qu’ils apprennent pas. Ils nous regardent, ils nous voient.
Moi j’ai l’impression qu’ils apprennent une magnifique leçon sur la résilience, la persévérance et la force du cœur humain qui se tend toujours vers l’autre en situation de crise.
Cette année moi je pense qu’ils vont apprendre à se relever quand tout semble aller mal. Ils vont apprendre que on peut faire des choses difficiles.
Ils vont apprendre qu’ils ne sont pas seuls.
Et tout ça c’est grâce à qui?
À vous, à NOUS.
Soyons fiers. Donnons le meilleur de nous-mêmes, tout en respectant nos limites.
C’est ok de dire non des fois. Ça aussi, c’est une belle leçon…
Enseignons à la société au complet qu’on est là, qu’on est essentiels, pis qu’on fait une saperlipopette de bonne job. Que ce n’est pas facile, qu’on est fatigués, mais qu’on est là.
On est toujours là, fidèles au poste.
Partagez ce message à vos amis enseignants ou qui travaillent dans le système scolaire, qu’on se rallie, se supporte et se rejoigne dans le positivisme et l’espoir.
Parce qu’on va y arriver au bout de cette satané pandémie là, et ce que j’aimerais voir de l’autre bord, c’est vos belles faces prêtes à créer un système d’éducation meilleur pour tous.
On est rendu là. On est dans le cocon inconfortable juste avant la métamorphose, et le papillon se prépare. Nous avons besoin de vous.
Nous sommes en plein coeur de cette révolution, nous, les intervenants du milieu scolaire. Qu’est-ce que vous voulez façonner pour l’école de demain?
J’y crois, et je crois en vous.
Vous êtes importants.
Lâchez pas. Gardez la tête haute.
Je vous aime.
Ingrid