Tout va bien (ou pas).
Novembre. Encore et toujours novembre. Un mois qui semble interminable.
Celui qui voit la lumière nous abandonner petit à petit, pour laisser place à la noirceur et à la froideur.
Le mois qui amène la déprime saisonnière, le manque d’énergie et la fatigue accumulée (Merci au changement d’heure).
Dehors novembre, disait tristement « Dédé » Fortin, défunt chanteur des Colocs.
On le comprend peut-être mieux maintenant avec du recul.
Mais le mois de novembre a aussi une signification importante pour moi : c’est le mois de ma naissance.
C’est donc un mois doux-amer.
Trente-huit automnes.
Déjà.
Le temps passe tellement vite. Trop vite.
Aussi vite que l’apparition de cheveux blancs qui sont de plus en plus difficile à ignorer.
Parlant de temps qui passe, il est assez dur d’ignorer que malgré que tout va si vite, que le changement lui est très lent.
On peut même dire que la vitesse à laquelle nos sociétés évoluent est inversement proportionnel à la vitesse de fabrication d’un nouveau Iphone.
Nous n’avons qu’à penser à la COP26 sur les changements climatiques, qui se termine aujourd’hui à Glasgow en Écosse.
Le 26 signifie que c’est la 26e fois que l’on se rencontre à ce sujet.
Plus d’un quart de siècle.
Et même après 26 ans, on revient au même constat. Des promesses, des belles paroles et de l’hypocrisie à l’état pur.
Depuis la COP1 à Berlin, les émissions de GES n’ont pas cessé d’augmenter de façon exponentielle.
Saviez vous qui avait la plus grande délégation de la COP26? Les USA? La Chine? L’Union européenne? Greenpeace?
Et bien non…
Il s’agit de L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE.
Et ce avec plus de 500 délégués.
Vous ne trouvez pas que ne fait aucun sens que ce soit la pire industrie de la planète qui soit la plus représentée dans une conférence sur le climat.
Comment voulez vous ne pas être cynique dans ces circonstances là.
Ce cynisme est de plus en plus généralisé dans la population, et avec raison.
Comment voulez vous être positif et impliqué quand les dés sont pipés d’avance?
Mais tout va bien.
On apprend jamais de nos erreurs, même si hier était le « jour du Souvenir ».
Et je ne parle même pas de la pandémie qui s’étire en longueur, car une petite minorité de réfractaires continue de ralentir le le groupe.
On pourrait aussi parler de la montée du populisme dans le monde.
Oui, je parle de toi Eric Duhaime.
Toi qui fait du capital politique sur le dos de ceux qui ont clairement besoin d’aide, et non d’un petit gourou opportuniste.
J’aurais pu parler de Mad Max Bernier aussi, mais son cas est digne d’un hopital psychiatrique.
Ou tous ceux qui tentent d’instrumentaliser la peur et la méfiance des gens, afin de pouvoir radicaliser les discours de façon décomplexée.
La liste ici pourrait être longue, mais je vais simplement vous référer à la section « chroniqueurs » du Journal de Montréal.
La situation politique en France est aussi un bon exemple.
La montée d’Eric Zemmour (qui fait passer Marine Le Pen pour une centriste) à de quoi inquiéter.
Surtout quand Mathieu Bock-Coté, son ami et émule québécois, rapporte ses théories raciales du « Grand remplacement » dans les pages du journal le plus consulté du Québec.
Pourquoi cette peur des étranger?
Pourquoi cette fragilité?
Le plus intéressant est que chaque fois que je parle de ce sujet, une horde de ses défenseurs viennent à sa défence pour tenter d’intimider.
Étrange provenant des partisans de celui qui se dit l’homme le plus censuré du Québec. Mais ils n’en sont pas à leur première contradiction près.
Si vous saviez ce que j’ai pu recevoir comme messages et commentaires depuis 3 ans et demi.
C’est fou de voir à quel point le mal de vivre est présent dans notre société.
Je ne vous demande pourtant pas d’être toujours en accord avec moi. Ce serait devenir ceux que je me pourfent à dénoncer.
Mais de grace, abstenez vous de commenter si ce n’est que pour me cracher votre venim de haine accumulée.
Car voyez vous j’ai compris quelque chose après trente-huit automnes.
Statistiquement parlant, j’ai environ la moitié de ma vie derrière moi. Je dois être en pré-crise de la quarantaine. Non je n’ai toujours pas envie de m’acheter une moto…
J’ai par contre compris suis assez vieux pour comprendre ce qui se passe dans le monde, mais encore trop jeune pour avoir l’impression d’avoir le pouvoir de faire une différence.
Mais je sais que je n’ai rien à perdre à essayer.
Aussi bien en profiter pour se lever pendant qu’on le peut encore.
Tout va bien.
Ou pas.
Mais peu importe.
Car comme le dirait Céline… « The show must go on ».
-Jonathan « Le Prof » St-Pierre