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Québécois, Québécoise, te souviens-tu ?

Québécois, Québécoise, te souviens-tu que :

— Le territoire du Québec actuel a été peuplé il y a plus de 10 000 ans. Des peuples originaires d’Asie du Nord-Est ont marché l’Amérique du Nord. Plusieurs se sont installés le long du fleuve Saint-Laurent et aux quatre coins du Québec actuel. Stadaconé et Hochelaga étaient les 2 plus grandes agglomérations de l’époque.

– Les premiers Européens à venir visiter le territoire du Québec actuel seront les Basques (habitants du nord de l’Espagne/Sud de la France). Ils viendront pêcher la baleine dans l’embouchure du fleuve Saint-Laurent.

– Jacques Cartier prend « possession » du territoire du Canada en 1534, au nom du roi de France François 1er. Il va alors planter une croix en Gaspésie actuelle pour officialiser le tout. Le territoire portera le nom de Nouvelle-France (officiellement en 1668).

Jacques Cartier / Photo: biography.com

– Grâce au traité de la Grande Alliance, officialisé à Tadoussac en 1603 par Samuel de Champlain avec le chef innu Anadabijou, les Français peuvent s’établir à Québec, à Trois-Rivières et à Montréal. Les Français selleront des alliances avec plusieurs peuples d’origines algonquiennes qui peuplent déjà le territoire.

– Le territoire de la Nouvelle-France sera principalement développé pour 2 raisons. Le commerce des fourrures (la peau de castor deviendra très populaire en Europe), et l’évangélisation des peuples autochtones.

– Parmi les colonisateurs, deux femmes se démarqueront. Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal, qui fonda l’Hôtel-Dieu de Montréal, l’un des premiers hôpitaux d’Amérique du Nord. Marguerite Bourgeoys de son côté instaura l’éducation en Nouvelle-France.

– Louis XIV, le roi Soleil, prend alors le contrôle du développement de la colonie. Il y instaure un gouvernement Royal, qui sera en place jusqu’en 1760. Sans l’arrivée des 800 « Filles du Roy » de 1663, à la demande de l’intendant Jean Talon, jamais le peuplement du territoire n’aurait pu prendre un réel envol.

– À son apogée, la Nouvelle-France aura une population de 70 000 habitants. Elle s’étendra à une très grande partie de l’Amérique du Nord, jusqu’au golfe du Mexique. Son immensité et sa faible densité de population seront d’ailleurs ses deux principales faiblesses.

Carte de la Nouvelle-France à son apogée

– Plusieurs conflits européens selleront par la suite l’avenir de la Nouvelle-France. La prise de possession de la Nouvelle-France par les Britanniques sera officialisée suite à la défaite de la guerre de Conquête. Le 10 février 1763, en signant le traité de Paris, la Nouvelle-France est cédée à l’Angleterre.

– Les Britanniques auront comme objectif d’assimiler les habitants de la « Province of Quebec », L’ancienne Nouvelle-France, à la langue et la culture anglo-saxonne. Mais la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique, ainsi que l’influence de l’Église catholique changent les plans.

La bataille des Plaines d’Abraham signe la défaite française en Amérique / Photo: Hervey Smyth

– Pour empêcher la province de Québec de se joindre au soulèvement des colonies du Sud, le gouvernement britannique fait des concessions au clergé et l’aristocratie seigneuriale, afin de mieux contrôler le reste de la population. L’Acte de Québec de 1774 reconnaît donc la liberté religieuse des catholiques, la légalité du système seigneurial et le Code civil français.

– Après la guerre de l’Indépendance américaine, de nombreux habitants britanniques toujours fidèles aux rois d’Angleterre quittent pour venir s’installer dans la « Province of Quebec ». L’Acte constitutionnel de 1791 réduit les frontières de la « Province of Quebec ».

– Le tout pour permettre d’y établir une nouvelle colonie pour les « Loyalistes » britanniques ayant quitté les États-Unis. La « Province of Quebec » est donc divisée en 2. Le Haut-Canada (Ontario) et le Bas-Canada (Québec).

Les Canadiens français ne sont pas satisfaits des pouvoirs limités qui leur sont conférés par l’Acte constitutionnel de 1791. Un mouvement de contestation prend forme. Il est mené principalement par Louis-Joseph Papineau.

En 1837 et 1838, le mouvement se transforme en une rébellion armée appelée la Rébellion des patriotes. Cette rébellion sera aussi soutenue par plusieurs citoyens anglophones d’origine irlandaise. Par contre, cette rébellion est réprimée violemment par l’armée britannique.

– En 1840, en réaction à la Rébellion des patriotes, les autorités britanniques adoptent l’Acte d’Union. Il unit les deux Canadas et instaure des mesures pour assimiler les Canadiens français. Le nouveau territoire porte le nom de Canada-Uni.

– Tous les députés siégeant à la même chambre d’assemblée. Les Canadiens français sont maintenant minoritaires à la chambre. Les francophones semblent condamnés à l’assimilation.

– Lors des élections de 1841, le leader des Canadiens français à la chambre, Louis-Hippolyte La Fontaine, fait alliance avec le leader d’un groupe de réformistes anglophones, Robert Baldwin. La coalition remporte les élections. Les francophones viennent une autre fois d’assurer leur survie.

Lafontaine et Baldwin / Photo: archives du Canada

– Au lieu de se confronter et se nuire, francophones et anglophones ont mis leurs différences de côté pour travailler ensemble, afin de développer et élever le niveau de vie des habitants du Canada-Uni. Ce sera la première de plusieurs collaborations entre francophones et anglophones.

– En 1848, cette même coalition obtient de Londres l’implantation du « gouvernement responsable », qui rend le gouvernement responsable devant ses électeurs. La colonie a maintenant plus d’indépendance vis-à-vis de la métropole et elle a plus d’outils pour assurer son destin.

– Afin de favoriser le développement économique du territoire, et aussi pour se protéger des Américains, la solution adoptée est de fusionner les différentes colonies britanniques d’Amérique du Nord.

– L’idée est de diviser le Canada en deux provinces où les anglophones et les francophones sont majoritaires dans leur province respective (l’Ontario et le Québec). Ensuite, de joindre ces deux provinces à deux autres colonies britanniques, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. C’est la naissance d’un nouveau « Dominion du Canada » qui est officialisée par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en 1867.

– Dans le Canada formé par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, les Autochtones, toujours soumis à une politique d’assimilation, peinent pour maintenir leurs modes de vie traditionnels. La proportion du Québec dans la population canadienne est en recul ; en 1911, 22 % des Canadiens sont nés à l’étranger.

– Après 1867, le Canada est devenu indépendant, mais n’est pas complètement souverain au niveau diplomatique. Il contrôle ses finances, sa politique intérieure, son commerce et son armée, mais la gestion des affaires étrangères, et par conséquent la diplomatie est encore sous le contrôle du Royaume-Uni.

1876 marque l’année la plus sombre dans les relations entre le Canada/Québec et les Premières Nations avec l’adoption de la “loi sur les indiens”. Cette loi, qui infantilise les autochtones, les placent dans des réserves et tente de les assimiler à la culture anglo-saxonne, est toujours en application aujourd’hui.

Les différentes communautés autochtones qui ont découlé de la loi sur les Indiens

– Honoré Mercier (au pouvoir de 1887 à 1891) est le premier premier ministre du Québec à afficher un nationalisme canadien-français et à revendiquer que le gouvernement du Canada ne s’immisce pas dans les champs de juridiction provinciale. En 1896, Wilfrid Laurier est le premier Canadien français à occuper le poste de premier ministre du Canada.

– Au Québec, l’exploitation des ressources naturelles est favorable au développement des régions, où les minières et les papetières profitent d’une demande accrue et de l’arrivée massive de capitaux américains.

– Ancêtre de la Ligue nationale de hockey (LNH), la National Hockey Association (NHA) annonce le 4 décembre 1909, deux jours après sa création, son intention de former un club de hockey canadien-français : Le Canadien de Montréal.

Première édition du Canadien de Montréal / Photo: Canadiens de Montréal

– Le début du XXe siècle est surtout marqué par le refus de la conscription militaire en 1917, ainsi que par le chômage, la baisse de la natalité, l’urbanisation de la société et un début de remise en cause de l’influence de l’Église, dans les années 1930.

– Durant les années 1930, le nationalisme canadien-français se transforme graduellement en nationalisme québécois. Cette période est marquée par le long règne de Maurice Duplessis comme premier ministre du Québec.

– Par contre, le mandat de Duplessis est séparé par celui d’Adélard Godbout, premier ministre libéral du Québec de 1939 à 1944. Il engage des réformes importantes, comme le droit de vote des femmes en 1940, l’école obligatoire jusqu’à quatorze ans en 1943 et la création d’Hydro-Québec, société d’État d’électricité, en 1944.

– Sur le plan économique, l’après-guerre une période de très grande prospérité pour le Québec. Les salaires augmentent plus vite que l’inflation et les conditions de travail s’améliorent avec l’apparition de vacances payées et de régimes de retraite. Il s’agit également des débuts du Baby-boom.

– Les Québécois adoptent l’American Way of Life. Les automobiles et les appareils électriques (réfrigérateurs, cuisinières, radios, télévisions et téléphones) se multiplient.

– Le drapeau fleurdelisé a été adopté par le gouvernement du Québec, en 1948, pendant le 2e gouvernement de Maurice Duplessis et de l’Union Nationale.

Le drapeau du Québec qui flotte au sommet de l’Assemblée Nationale / Photo: Québec hebdo

-Le 17 mars 1955, après la suspension pour le reste de l’année du joueur et héros national Maurice Richard, une violente émeute éclate pendant un match du Canadien de Montréal. L’émeute du Forum, telle que baptisée par la suite, est considérée par plusieurs comme l’élément déclencheur de la Révolution tranquille au Québec.

– Les élections de 1960 ouvrent la voie au Parti libéral et à son nouveau chef, Jean Lesage, entouré de son « équipe du tonnerre ». Création de nouveaux ministères, mise sur pied de l’assurance-hospitalisation, des Polyvalentes, etc.

En 1964, un ministère de l’Éducation nationale est créé. Il confie l’enseignement à des laïcs et non plus à l’Église. Ces actions seront les bases de la Révolution tranquille.

– La souveraineté du Québec devient alors un sujet de plus en plus important. Comme le montre l’accueil réservé au « Vive le Québec libre ! » lancé par le général de Gaulle du haut du balcon de l’hôtel de ville de Montréal en 1967.

Le président français Charles de Gaule / Photo: tv5 monde

Le 5 octobre 1970 débute la Crise d’octobre alors que la cellule Libération du Front de libération du Québec (FLQ) enlève le diplomate britannique James Richard Cross. À la suite du refus de négocier du gouvernement de Robert Bourassa, la cellule Chénier enlève le ministre du Travail du Québec, Pierre Laporte, le 10 octobre.

Le manifeste du FLQ

– Le 16 octobre, à la demande du premier ministre Bourassa, le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau décrète la Loi sur les mesures de guerre. Huit mille soldats sont déployés au Québec, principalement à Montréal, et les libertés civiles sont suspendues.

– Le 17 octobre, la police découvre le corps sans vie de Pierre Laporte. James Cross est libéré le 3 décembre en échange de sauf-conduits pour Cuba pour ses ravisseurs. Le 28 décembre, les ravisseurs de Laporte sont pour leur part arrêtés par la police, ce qui met fin à la crise.

– Les années 70 sont également marquées par le début de l’arrivée au Québec de grandes vagues de réfugiés en provenance d’Amérique latine, d’Asie du Sud-Est et du Proche-Orient.

Sans compter l’arrivée de nombreuses vagues d’immigration en provenance des Antilles (Haïti), d’Europe de l’Est et de l’Afrique francophone qui viendront contribuer au développement de l’identité québécoise.

– De 1976 à 1980, le gouvernement du Parti québécois de René Lévesques applique de nombreuses réformes, comme le système d’assurance-automobile et la Charte de la langue française (la « loi 101 »), qui réglemente la langue française dans la province.

– En 1980 et en 1995, un gouvernement du Parti québécois propose aux Québécois d’affirmer leur désir d’indépendance au cours d’un référendum. Les Québécois rejettent les propositions d’indépendance dans une proportion de 59,5 % en 1980 et dans une proportion de 50,4 % en 1995.

René Lévesques le soir de la défaite de 1980 / photo: Le devoir

– Le gouvernement fédéral promet de réformer la Confédération canadienne pour satisfaire les demandes des Québécois. (Accord du lac Meech et Charlottetown). Ces promesses ne sont toutefois pas tenues. Toutes les tentatives de réforme sont bloquées par le Canada anglais qui les considère trop généreuses envers le Québec.

1990, la crise d’Oka. Les Mohawks de Kanesatake, près d’Oka, revendiquent des droits territoriaux sur des terres ancestrales. Le gouvernement fédéral refuse d’accorder de titres de propriétés aux Mohawks.

Le 11 juillet, une intervention de la Sûreté du Québec destinée à démanteler les barricades tourne à l’affrontement et se solde par la mort du caporal Marcel Lemay. Le même jour, les Mohawks de Kahnawake, en soutien à ceux de Kanesatake, bloquent le pont Mercier, qui restera fermé jusqu’au 6 septembre. La crise aura permis d’attirer l’attention sur les revendications territoriales des Autochtones.

Le soldat Patrick Cloutier et le warrior Brad Laroque, le 1er septembre 1990 /photo: SHANEY KOMULAINEN

Au cours du mois de janvier 1998, le Québec connaît une crise météorologique sans précédent. Du 5 au 9 janvier, une tempête de verglas se déclinant en trois vagues successives s’abat sur une grande proportion du territoire québécois, affectant particulièrement la Montérégie.

– Le 14 avril 2003, le Parti québécois est défait et Jean Charest, chef du Parti libéral, est élu premier ministre du Québec. Il reste au pouvoir neuf ans et deux réélections.

– Au printemps 2012, un projet sur la hausse des frais de scolarité universitaire provoque la colère des étudiants qui prennent la rue. Ils sont rejoints par d’autres segments de la population, dans un ras-le-bol général du gouvernement.

– En 2012, le Parti québécois prend le pouvoir et Pauline Marois devient la première femme à occuper le poste de premier ministre du Québec.

– En 2018, la Coalition avenir Québec est appelée à former un gouvernement majoritaire. Un nombre sans précédent de femmes est aussi élu à l’Assemblée nationale, soit 53. Ce qui représente 42,4 % des parlementaires. François Legault devient le 32e premier ministre de l’histoire du Québec.

Aujourd’hui, le Québec c’est 8,4 millions de personnes aux origines diverses. Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions qui seront prises dans les prochaines années sculpteront le Québec de demain. Il est donc à nous de savoir ce que nous voulons.

Pour ma part, je souhaite un Québec plus juste, plus équitable, plus vert et plus ouvert sur le monde. Car le monde change, et le Québec doit changer lui aussi pour tirer son épingle du jeu. Il est donc primordial d’apprendre de notre histoire pour mieux forger notre avenir.

Vive le Québec! Vive les Québécois et Québécoises de toutes les origines!

Voilà Québécois, maintenant tu te souviens !

Sources :

https://cfqlmc.org/articles-cfqlmc/breve-histoire-du-quebec

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/quebec

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Qu%C3%A9bec#:~:text=L’histoire%20du%20Qu%C3%A9bec%20s,actuelle%20jusqu’%C3%A0%20nos%20jours.&text=Les%20tensions%20atteignent%20leur%20paroxysme,devient%20la%20Province%20de%20Qu%C3%A9bec.

http://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps

Ainsi que mon expérience de 12 ans en tant que prof d’histoire, dont 6 ans comme prof d’histoire du Québec/Canada 😉

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3 réponses pour “Québécois, Québécoise, te souviens-tu ?”

  • Bonjour,
    Vous dîtes:
    – Le territoire de la Nouvelle-France sera principalement développé pour 2 raisons. Le commerce des fourrures (la peau de castor deviendra très populaire en Europe), et l’évangélisation des peuples autochtones.
    Je pense que vous omettez le commerce le plus lucratif de l’époque, soit l’industrie de la pêche.

    • Effectivement la pêche était également un facteur de développement! Afin d’être plus précis, j’aurai dû ajouter: pour amener les colons à l’intérieur des terres. Car c’est avec les coureurs des bois pour la fourrure et les religieux pour l’évangélisation que le territoire sera exploré. La pêche étant surtout concentrée dans le golfe St-Laurent.

  • Ok Jonathan
    Vrai
    Puis…
    On se chicane?
    On s’excuse ad nauseam…
    Faut passer à un autre niveau il me semble!
    Les conséquences pour les uns sont indéniables à travers les générations .et pourtant je ne suis pas responsable des actions, dont beaucoup négatives, de mes “géniteurs”.
    Alors reconnaitre la réalité et travailler à des solutions actuelles ensemble m’apparait la seule voie…
    S’excuser de ce que l’on n’a pas fait est hypocrite et nuit à toute solution réelle, qui elle, prendra du temps et des grincements de dents de part et d’autre et BEAUCOUP de bonne volonté réciproque soutenue!
    Il faut pouvoir passer outre les sensibleries liées au vocabulaire et mettre de côté toute aspiration à racialiser et à tribaliser de façon guerrière comme nous l’exposent les réseaux sociaux; tout en reconnaissant la spécificité et l’apport unique tant des groupes d’appartenance que des individus.

    Le métissage culturel (et si possible personnel) librement consenti et assumé est l’unique solution à mon avis!
    Pas l’isolation ni quelque tentative d’assimilation ou d’exclusion !!!
    Pas d’indignation à propos de supposée “appropriation culturelle” SVP!

    Joyeux Noël

    Frédéric

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