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L’heure de la révolution en éducation au Québec a sonné!

Il y a maintenant plus de deux mois que le monde entier tourne au ralenti. Que nos vies et notre quotidien ont changé ! Nous avons donc dû faire preuve d’adaptation et de résilience, dans ce nouveau monde touché par la pandémie de Coronavirus. De notre façon de consommer, notre façon de travailler et notre façon de communiquer, les changements dans nos vies ont été importants.

Par contre, les derniers mois ont également mis en évidence des problèmes majeurs dans l’organisation de certains de nos services publics. Ces problèmes étaient déjà décriés depuis des années par différents acteurs sur le terrain. Mais il aura fallu la pandémie de la Covid-19 pour les exposer au grand jour.

La crise actuelle a mis la lumière sur le fait que nous sommes plus de 20 ans en retard sur les autres pays industrialisés en termes d’éducation, surtout quand on pense à l’école à distance. Nous n’étions aucunement préparés à la situation actuelle. C’est un constat brutal, mais essentiel : en plus d’être largement sous-financé, le système scolaire québécois est archaïque et dépassé.

Un manque de vision en éducation au Québec

Quel est le seul investissement technologique qui a été fait dans les écoles durant les 20 dernières années ? Le fameux TNI, ou tableau numérique interactif. Et maintenant, les écoles n’ont même plus les moyens de les garder à jour et de les entretenir. Plusieurs ne servent qu’à prendre la poussière dans des classes où il n’est même pas utilisé. Un investissement empoisonné, gracieuseté du gouvernement libéral de Jean Charest à l’époque.

Mais pendant ce temps, aucun investissement dans l’éducation à distance, dans les classes interactives, dans de l’équipement technologique pour les élèves du système public. Car il ne faut pas se le cacher, c’est au public où le sous-financement fait le plus mal. Je crois que le système public aurait bien besoin de l’argent du financement gouvernemental des écoles privées, afin justement de réduire les inégalités entre les deux systèmes.

Il est grandement temps pour une révolution dans le système scolaire. Mais contrairement aux dernières tentatives de changements, nous avons besoin de plus qu’une simple réforme mal ficelée. Il faut également plus qu’un simple ajout de cour de plus ici et là. C’est maintenant le temps pour une vraie remise en question de tous les aspects de l’éducation, du primaire à l’université, en passant par le fonctionnement du Ministère lui-même.

L’heure de la révolution a sonné

Nous devons repenser la façon dont nous éduquons les citoyens de demain. Il est temps de moderniser nos approches. Les temps changent, le monde évolue, il devrait en être de même pour le système scolaire. Il est aussi temps de moderniser l’image de l’école.

Il est facile de constater que la mauvaise presse envers notre système d’éducation n’aide en rien sa perception et son appréciation par la population en général. Nous devons également nous assurer que l’éducation soit inclusive, équitable et facile d’accès pour tous. Il s’agit ici du plus gros défi à mon avis, car il existe beaucoup plus d’inégalités qu’on ne le pense au Québec…

Mais pour y arriver, il faudra une véritable volonté politique de moderniser l’école québécoise. Il faut donc arrêter, en tant que société, de voir l’éducation comme une dépense, mais plutôt comme un investissement à long terme. En investissant massivement en éducation, le Québec investit dans l’avenir économique de la province. Les retombées seront donc majeures dans quelques années/décennies.

Mais le long terme, ce n’est jamais payant en politique. On préfère des choix pragmatiques ayant des effets immédiats, ou à très court terme. On travaille en vue d’un prochain mandat, et non en vue des prochaines générations.

C’est ainsi qu’en cette période de crise on subit les conséquences de ces choix. Le manque de vision en éducation nous coûte très cher en tant que société en ce moment. Il est temps pour une révolution en éducation, dès maintenant.

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jonathan le prof
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6 réponses pour “L’heure de la révolution en éducation au Québec a sonné!”

  • M. Jonathan,

    Avoir de la vision est un état difficile à atteindre. Encore faut-il savoir ce qu’est avoir de la vision. De nos jours, c’est plus du ”Qu’est-ce que je vais faire pour gagner des points rapidement. À go aidez-moi avec vos idées coup de coeur! ” Parler de vision à certaines personnes fait froncer les sourcils de ces dernières. ”Mais que c’est ça avoir de la vison!?” ”MOI Je dois avoir fini ça pour demain. Et MOI, JE dois être rendu là dans MA carrière dans 4 ans. MOI…” Avoir de la vision c’est déstabilisant et exigeant car le concret est bien loin dans le futur. Alors, on l’ignore et on s’en sacre de la vision car c’est trop abstrait dans le présent.

    On achète une tonne de pièces d’équipement mais on ne s’interroge pas sur le ce que l’on va faire avec, et surtout sur le comment on va enseigner avec. Quelle philosophies et principes pédagogiques vont façonner notre utilisation de ces merveilleux outils techno-pédagogiques?

    Hélas, il y a des décideurs qui passent et passent. Les profs, eux, restent (je parle ceux qui restent dans le système et qui aime encore enseigner après 5 ans, et il y en a beaucoup).

    Donc, oui. Je suis d’accord que nous vivons dans une période propice à une révolution en éducation. Et ce si nous nous donnons d’abord l’occasion de se le dire. Gouvernement, profs et tout ceux qui sont au milieu et autour… Je rêve peut-être en couleur. Mais je n’arrêterai pas de rêver.

  • Si je suis d’accord avec certains points, je dois dire que je suis profondément en désaccord avec la solution facile de couper les subventions au privé pour financer l’école publique. Un élève au privé coûte beaucoup moins cher au gouvernement, environ 50% de ce qu’il coûte au public. Les parents qui envoient leurs enfants au privé payent les mêmes impôts que les autres, mais payent des frais de scolarité substantiels en plus.
    Beaucoup de petites écoles privées ne survivraient pas à des coupures, c’est le cas de la mienne. Les enfants vont donc aller au public et il n’y aura, en bout de ligne, pas de progrès. Ce sera probablement pire. L’école privée paye pour ses infrastructures, ce n’est pas le cas du public. Il n’y a pas de syndicat au privé, les profs doivent souvent faire beaucoup plus pour que la clientèle soit satisfaite. Lorsque vous entendez que l’école privée se démarque dans sa réponse face à la situation du confinement, ce n’est pas seulement parce que les moyens financiers s’y trouvent, c’est que le personnel s’implique vraiment beaucoup. C’est très facile de se plaindre de manque de financement.
    J’enseigne dans une petite école privée ayant peu de moyens, mais on tire notre épingle du jeu. Je vous garantie que de couper le financement au privé va causer beaucoup plus de frais que de revenus. Ce sera quoi la prochaine excuse?
    Je suis persuadé que tous les enseignants, au privé comme au public, sont dévoués pour leurs élèves. Je pense par contre que beaucoup ne se rendent pas compte du travail effectué par les enseignants du privé. Travailler à la maison à partir de notre ordinateur personnel ne coûte pas grand chose au gouvernement. Il existe des formations en ligne pour une foule de sujets ou de TIC. C’est une question de volonté, pas d’argent.

  • Pour avoir une vision en éducation, il faudra que ce soit dépolitisé au maximum. Les décisions doivent venir des professionnels de l’éducation, se baser sur des données probantes et que l’élève soit enfin au centre. La loyauté des enseignants doit dabord et avant tout être envers l’élève et non envers un quelconque CS. Il doit y avoir une équivalence entre la relation enseignant-élève comme il y a la relation médecin-patient. Les dépistages des besoins doivent être fait le plus rapidement possible, car bien souvent, plus c’est pris tôt, plus c’est facile à corriger (également moins coûteux pour l’état). Car ce qui tarde à être identifié laisse aussi place à l’apparition d’autres besoins qui se développent en périphérie du besoin qui n’est pas répondu. Donc, d’autres problèmes qui nécessitent d’autres solutions (qui auraient pu être éviter si les premiers besoins avaient été répondus dès le départ).

    Au niveau technologique, il y a trop de différence entre les écoles et même entre les enseignants… Encore une fois, la lourdeur de la tâche fait qu’ils vont vers leurs besoins les plus urgents et il est rare qu’en ce sens la technologie soit prioritaire.

    Il y a beaucoup à revoir, à refaire et à réévaluer avec les contraintes de la pandémie, mais est-ce que le gouvernement sera prêt à revoir le rôle des enseignants ou ira-t-il vers la solution facile d’allourdir une nouvelle fois la tâche.

    Car plus le gouvernement tarde à être en recherche de solutions concrètes, plus le clash sera important en septembre. Les enseignants rentrent une semaine avant les élèves et ils n’auront pas le temps de s’adapter aux nouvelles règles et aux nouvelles façons de faire. Les écoles auraient dû toutes être fermées jusqu’en septembre afin de préparer le tout et former le personnel aux nouvelles réalités. Cette nouvelle réalité est trop importante pour y aller à tâton. Chaque journée, chaque semaine qui passe sans plan nous amène un pas de plus près vers le gouffre.

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