La classe BBQ ou l’école en temps de canicule
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La saison du BBQ est lancée. Il fait chaud dans la province en ce moment. Très chaud même. Il suffit de lire les gens s’en plaindre (souvent avec raison) sur les réseaux sociaux pour comprendre que le tout affecte plusieurs personnes. Le Québec est déjà frappé par sa première canicule, et nous ne sommes qu’au mois de mai. Et dire qu’il a neigé à plusieurs endroits au début du mois.
Dame nature nous joue des tours. En passant, ils annoncent du gel au sol dans plusieurs régions pour le week-end. C’est à n’y rien comprendre n’est-ce pas ?
Ce genre de phénomène météorologique extrême risque de se produire de plus en plus souvent. Il y aura de plus en plus d’écarts de température importants en un temps très rapproché. Ce sont des conséquences directes des changements climatiques. On peut le voir (ou plutôt sentir) de façon concrète. Et ce n’est que le début, car la température ira en augmentant d’année en année.
Il y aura donc plus d’épisodes de chaleur intense de la sorte, avec extra humidité en bonus. On peut maintenant visualiser à quel point la situation va être difficile dans les endroits non climatisés.
Nous n’avons qu’à penser aux CHSLD et aux hôpitaux, qui devront continuer leurs efforts « de guerre » face à la Covid-19 dans des conditions insoutenables. Autant pour les patients que le personnel soignant. J’ai d’ailleurs beaucoup de compassion pour tous les gens qui travaillent ou sont soignés en ce moment dans une institution de santé. Mais par contre, il y a aussi un autre endroit souffre de ces températures extrêmes.
La classe BBQ durant la canicule
Avez-vous déjà mis les pieds dans une école en période de canicule ? Si la réponse est oui, vous savez sans doute que la situation est extrêmement difficile, voire insoutenable. Pour les autres, laissez-moi vous résumer la situation. La grande majorité des écoles sont désuètes et ont un besoin urgent de réinvestissement massif en infrastructures.
Les écoles, ayant souvent les allures de prisons de béton, ne sont pas adaptées à ces températures ultras chaudes. Elles emprisonnent la chaleur à l’intérieur de ses murs pour plusieurs jours. De plus, les systèmes de ventilation sont souvent déficients, pour ne pas dire pire. Il peut prendre plusieurs jours avant que la température d’une école redescende après un épisode de météo extrême.
Également, plusieurs locaux de classes n’ont même pas de fenêtres qui donnent sur l’extérieur pour donner un minimum de sentiment de courant d’air. La chaleur circule donc très peu, ce qui provoque une situation infernale, pour ne pas faire de mauvais jeu de mots.
Et ce n’est pas tout…
Vous visualisez la situation jusqu’à maintenant ? Si oui, vous voyez surement ou je veux en venir. Pour les autres, nous allons ajouter un autre facteur qui entre en ligne de compte. En temps normal (dans un monde sans pandémie), les classes du primaire peuvent avoir environ 25 élèves. Mais dans les classes du secondaire, elles peuvent en accueillir jusqu’à 33. Ce sont 33 adolescents en puberté dans un local beaucoup trop petit pour un tel nombre.
Faites maintenant l’addition : 33 élèves + un local sans fenêtre + une ventilation déficiente + une accumulation de chaleur + un prof qui doit donner un cours = l’enfer littéralement.
S’il y a un avantage à la situation actuelle, c’est que pour le moment, les écoles secondaires sont pour la grande majorité fermées. Mais les écoles primaires, de leur côté, doivent donc conjuguer mesures de distanciations et de prévention avec chaleur extrême dans leurs classes. La gestion des masques, l’accès à l’eau fraîche et surtout la concentration des élèves devient de plus en plus difficile.
Il est temps d’investir dans les infrastructures scolaires
Le bateau de l’éducation est présentement à l’arrêt. Je crois qu’un examen de conscience doit se faire. Pourquoi ne pas en profiter pour le réparer avant de repartir ? Si on veut valoriser l’éducation aux yeux des jeunes et de la population, diminuer le décrochage scolaire et ultimement former de meilleurs citoyens de demain, investir massivement en éducation serait la meilleure solution. Quand on parle d’améliorer les conditions de travail des enseignants, on en voit ici un très bon exemple.
De plus, dans un monde où tout tourne au ralenti depuis plusieurs mois, ces travaux d’infrastructures majeurs stimuleraient l’économie et apporteraient beaucoup de positif à la société. À votre avis, quel investissement devrait être prioritaire pour le gouvernement ? Réinvestir en éducation ? Le 3e lien Québec/Lévis ? Le financement de GNL Québec ? Le rachat du Cirque du Soleil ? Encore donner des centaines de millions de dollars à Bombardier ?
Je crois que je n’ai pas besoin de vous donner ma réponse…
Une idée comme ça. On devrait demander l’armée pour aider avec la rentrée en septembre. On va manquer de concierges pour tout nettoyer, de T.E.S. (et probablement de profs). Ensuite on aurait un rapport sur le manque de ressources dans certains milieux, la désuétude de certaines écoles et le manque de personnel. Peut-être que ça ferait bouger les choses.
P.S. C’est une blague mais pas tout à fait.
J’avais pensé la même chose…