Pastafariens : Le cerveau en spaghettis
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* Ce texte sur l’anti-conspiration des Pastafariens est une collaboration de M. Jérémie Rivard. Chaque semaine, Jérémie nous présente et analyse une théorie complotiste. Enseignant au secondaire en français et en histoire, Jérémie est également l’animateur du podcast historique Sur la terre des hommes. (Podcast auquel je participe régulièrement) **
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, je vous invite à vous lever pour entendre la Parole de Dieu :
« Après avoir créé, le premier jour, une montagne, des arbres et un nabot, le Monstre de spaghetti volant passa ensuite les trois jours suivants à créer tout le reste, incluant les fins de semaine de trois jours, les contraventions et les faux atomes de carbone et d’uranium pour se payer la tête des scientifiques et des géologues. Ensuite, Il s’est reposé pendant les 5e, 6e et 7e jours. »
Vous avez certainement eu la même réaction que moi lorsque vous avez eu terminé de lire ce paragraphe directement tiré du site web de l’Église québécoise du Monstre en spaghettis volant (EQMSV).
– C’est sûr que ça se peut pas! C’est une joke!
Si vous avez réagi de cette manière, et bien vous avez totalement raison. Le Pastafarisme, d’où est issu ce Dieu suprême qui est en fait un monstre volant cosmique de spaghettis, est essentiellement une farce, une satire, pour ses milliers de croyants. Mais pourquoi créer une religion et avouer ouvertement qu’il s’agit d’un gag?
C’est en 2005 que l’américain Bobby Henderson a une révélation. Pour protester contre l’enseignement du créationnisme dans une école du Kansas, il décide de créer une religion.
Une religion qui aurait comme Dieu un amas de spaghettis meatballs volant dans le cosmos et qui serait à l’origine de l’Univers et par conséquent, de la vie sur Terre.
Pourquoi les spaghettis?
Henderson affirme simplement que les êtres humains, pour croire aux religions et leur dogme, ont un cerveau en spaghettis. Par conséquent, le seul et unique Dieu doit être un être suprême composé de spaghettis.
Personnellement, j’adore cette analyse. N’allez pas croire que je suis contre la religion. Je n’ai rien contre la religion lorsqu’elle est inoffensive pour ses croyants. Il arrive malheureusement que les dogmes présentent des côtés sombres qui me répugnent grandement.
De nombreux événements de l’Histoire mettent en lumière les actes répréhensibles dont sont coupables les religions, mais là n’est pas le but de ce billet.
La contre attaque face au créationnisme
Attardons-nous plutôt au cas présent, celui de l’enseignement du créationnisme dans des centaines voire des milliers d’écoles dans le monde, le centre névralgique étant sans contredits les États-Unis.
Cet état se présente, et ce depuis le début de son histoire, comme la contrée de la Liberté : liberté de parole, liberté d’orientation sexuelle, liberté d’obtenir l’emploi que vous voulez et bien sûr, la liberté de culte. Depuis 2016, ce qui me paraît être une éternité, ces dites libertés se sont édulcorées.
La présidence de Donald Trump a mis la hache dans plusieurs de ces libertés sans les annihiler totalement. Cependant, les actions entreprises montrent un fort courant nationaliste conservateur qui mettent à mal ces dites libertés.
Par exemple, notons un retour du droit à l’avortement, un débat qui semblait être clos depuis les années 70. Cinquante ans plus tard, plusieurs états, dont la très grande majorité sont situés dans le sud du pays, rouvrent la législation du droit à l’avortement dans le but de l’abolir à court et moyen terme.
Comment un pays qui se vente d’être le défenseur des droits et libertés sur le globe peut-il envisager permettre la législation du corps de la femme?
C’est totalement aberrant.
La prochaine liberté, celle de vivre le American Dream et espérer occuper l’emploi que vous désirez. Depuis le début de l’ère Trump, existe-t-il une nation plus raciste que les États-Unis?
Oui, elle l’était avant son arrivée, mais entendons-nous sur le fait que les racistes n’ont maintenant aucun problème à s’afficher ouvertement. J’attends vos commentaires. La répression face aux Noirs a atteint un niveau qui me trouble. Malgré les élections du président Obama en 2008 et 2012, ce serait de se mettre la tête dans le sable de penser que les gens des communautés ethniques, principalement les Noirs et les Latinos, ont les mêmes chances d’occuper de hauts postes gratifiants les mieux rémunérés au pays.
Le système est conçu pour limiter leur avancement, notamment par leur ghettoïsation et le piètre système d’éducation. Ce dernier qui proposent des salaires ridicules et dérisoires aux enseignants et enseignantes.
Finalement, les États-Unis seraient une terre d’accueil pour les croyants. Les croyants de leur dogme, absolument. Le dogme évangélique conservateur proposant une version remasterisée de Jésus Christ ayant troqué la paix et l’amour de son prochain pour la réussite personnelle, le pouvoir, l’argent et les armes. Voilà le Jésus américain auquel les Américains croient.
Ils donneraient leur vie pour le pasteur de leur communauté et le dernier de leur dollar pour acheter leur place au Paradis. L’image dominatrice, guerrière, pieuse et riche des États-Unis ont provoqué une certaine cassure dans leur identité réelle. Quelle est-elle? Je la définirais comme suit : égoïste, injuste, xénophobe et raciste.
Comprenez-vous maintenant l’action de M. Henderson? La religion et les injustices mettent à mal les institutions démocratiques américaines. La présidence Trump a mis au jour ce fait. Que devrait-on espérer de mieux de plusieurs millions d’électeurs aux cerveaux en spaghettis?
-Jérémie Rivard