ukraine
Partagez cet article:

Conflit en Ukraine : Ce qui risque d’arriver (ou pas).

En tant qu’enseignant de Monde contemporain (initiation à la géopolitique au secondaire), je m’intéresse beaucoup au possible conflit entre la Russie et l’Ukraine.

La tension semble à son comble, mais dans les faits, les choses risquent d’être assez différentes que ce que l’on essaie de nous faire croire depuis des mois.

Voici donc un petit résumé de la situation. Ainsi que quelques petites prédictions de mon cru pour la suite des choses.

Tout d’abord, plusieurs personnes l’ignorent, mais les grands-parents de Vladimir Poutine étaient ukrainiens.

Fait intéressant, on dit que son grand-père paternel a été le cuisinier personnel de Lénine et Staline.

Poutine a donc toujours eu une affection particulière pour l’Ukraine, le territoire de « la Rus de Kiev », la fameuse Mère patrie de tout le peuple russe.

La perte de ce territoire, causé par la chute de l’URSS, a toujours été considérée comme une catastrophe pour Poutine, qui était à l’époque agent secret du FSB, les services secrets de l’URSS.

Ce n’est donc pas pour rien qu’il y est aussi fortement attaché.

Maintenant, que va-t-il se passer dans les prochains jours/semaines ?

Je vous fais la prédiction suivante :

 Vladimir Poutine et son armée vont entrer au Donbass, un territoire séparatiste prorusse.

Et il le fera sans opposition et sans tirer une seule balle.

Il va ensuite revendiquer ce territoire, situé à l’est de l’Ukraine, et l’annexer comme en Crimée.

Fin de l’histoire.

Pourquoi aussi simple vous vous demandez ?

Car dans les faits, 73 % de la population du Donbass est Russophone et/ou Pro-Russe. Ils SOUHAITENT en majorité retourner sous le giron de la grande Russie.

Pour vous donner un exemple (un peu exagéré, mais qui va vous aider à bien comprendre l’enjeu), imaginez que la situation se passe ici.

Le Québec veut finalement se séparer du Canada, mais que ce dernier ne veut pas laisser le Québec accéder à l’indépendance.

Dans un mouvement de « solidarité », pour « nous appuyer et nous aider », la France envahit le Québec. Sous prétexte que le Québec est à 85 % francophone et qu’elle est notre mère patrie.

Ensuite, la France menace d’attaquer le reste du Canada si le Québec n’obtient pas son indépendance, ou s’il y a des représailles face à cette invasion.

Le Canada ne ferait pas le poids face à la France et son armée. Et le conflit n’en vaut pas la peine non plus.

Le Canada abandonne ainsi le territoire du Québec, par crainte d’une invasion du reste du Canada.

Mais par la suite, au lieu de laisser le Québec devenir indépendant, la France finit par l’annexer et en faire une nouvelle province de la République.

Le tout semble farfelu je vous l’accorde.

Mais…

Dans cette histoire, remplacez le Québec par le Donbass, le Canada par l’Ukraine et la France par la Russie.

On a sensiblement le même scénario décrit plus haut qui se joue actuellement en sol ukrainien.

Bien sûr, c’est seulement si le plan de Poutine est celui-ci, un peu comme en Crimée en 2014.

Je suis peut-être un peu naïf, mais dans cette histoire, la Russie a trop à perdre dans une invasion de grande envergure. Les sanctions économiques seront brutales, sans compter les conséquences humaines et géopoliques d’une telle action.

Elle pourrait donc sortir affaiblie et par le fait même encore plus dépendante de la Chine, qui reste le principal allié de la Russie.

Poutine deviendrait donc le vassal de Jinping, ce qui serait sans doute le pire affront possible pour le maitre du Kremlin.

L’option de l’annexion du Donbass est donc une opération à faible coup dans les circonstances. Ça permet de faire gagner Poutine face aux Occidentaux, qui ne pourraient pas intervenir dans cette situation.

Pourquoi l’OTAN ou les États-Unis iraient s’embourber dans un conflit en Ukraine pour un territoire qui est déjà à l’origine Pro-Russe ?

Ils n’auraient rien à y gagner. Et Poutine le sait très bien.

Les choses seront par contre différentes si l’invasion atteint la capitale Kiev. Mais j’en doute fortement.

Est-ce que je vais avoir raison ?

Seul l’avenir nous le dira.

Mais j’évalue les chances de ma prédiction à 50/50.

À suivre… dès mercredi le 16 février selon les renseignements américains.

-Jonathan “le Prof” St-Pierre

Sources:

https://www.lemonde.fr/international/video/2022/02/13/crise-ukrainienne-pourquoi-poutine-menace-d-entrer-en-guerre_6113477_3210.html

https://ici.radio-canada.ca/info/dossier/19752/ukraine-conflit-russie-crimee

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Donbass

Partagez cet article:

Un commentaire sur “Conflit en Ukraine : Ce qui risque d’arriver (ou pas).”

  • Malheureusement, Jonathan, très très très malheureusement, le destin a déjoué vos prédictions. Voici quelques éléments supplémentaires ou correctifs (à vérifier) qui auraient peut-être changé votre prédiction.

    De un, lors du référendum d’indépendance ukrainienne de 1991, plus de 80% étaient favorables à l’indépendance. Comme vous dites, les choses sont complexes.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_sur_l%27ind%C3%A9pendance_de_l%27Ukraine

    De deux, les Ukrainiens ont évidemment connu, et n’ont certainement pas oublié, l’Holodomor. Cette famine, qui aurait apparemment conduit à la mort de 3 à 5 millions de personnes, fut artificiellement organisée, provoquée comme elle l’a été par des mesures staliniennes au début des années trente. Or, cette famine, ai-je compris, aurait décimé surtout l’est du pays, laissant un vide assez important qu’une population russe aurait comblé.

    https://www.youtube.com/watch?v=Q00OqFmFkak

    Étant donné ce dernier renseignement, on peut comprendre qu’un peuple ne soit pas exactement disposé à abandonner des terres aux mains d’un conquérant qui n’a que la brutalité à offrir comme argument et dont les ressortissants (pour le dire ainsi) n’occupaient déjà ces terres que parce que ce conquérant y a historiquement conduit un génocide.

    Hier par la faim, aujourd’hui par le froid. Non, les Ukrainiens ne cèderont pas facilement. Et les Russes, ceux des Russes qui ont poussé pour que cette guerre se produise, ne reculeront pas facilement non plus.

    Merci.
    P.-S. Je tenais à vous félicité néanmoins pour avoir au moins osé vous mouiller en lançant une prédiction 10 jours seulement (vous ne vous en doutiez peut-être pas) avant le premier jour de l’invasion.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *